
MÉDITER ... en MÉDITERRANEE !

Méditer, qu'est-ce que c'est ?
C'est d'abord et tout simplement prendre conscience, comme l'exprime si bien l'expression populaire que l'on est perdu, noyé dans nos pensées.
En fait, notre mental n'arrête pas de s'agiter, de se préoccuper, de penser à ce qui est arrivé, d'espérer ou de craindre ce qu'il va arriver, de ressasser sans fin les situations heureuses ou conflictuelles existantes ou imaginées comme telle.
Devenir spectateur de ce théâtre intérieur plutôt qu'acteur, c'est déjà entrer en méditation.
Gurdjieff, un éveilleur du XXème siècle, appelait ce processus le "rappel de soi". Et le maître zen Taisen Deshimaru disait que, dans l'acte de méditer, notre grand Ego, celui qui en nous recherche le calme, la sagesse, l'équilibre et une conscience lucide, contemple notre petit ego, agité, angoissé, boursoufflé, vaniteux ...
Ce regard porté sur nous-mêmes peut être renouvelé plusieurs fois par jour. Il amène un réel ressourcement intérieur.
Méditer ... un art de vivre !
Les sages d'Orient ont toujours comparé notre esprit, notre mental, ce flot d'images, de pensées, d'émotions, de ressentiments, et d'espoirs qui nous habite, à un singe fou.
Calmer, pacifier cette agitation perpétuelle qui obscurcit notre conscience, c'est cela le but premier de la méditation.
L'acte de méditer, par-delà les techniques, est surtout un état d'esprit, un véritable changement de conscience, une transformation de la façon dont on fait, chaque jour, chaque nuit l'expérience du monde.
C'est donc bien d'un art de vivre, d'une nouvelle façon d'exister au quotidien dont il est question.

"La méditation, c'est la sagesse à la recherche de la sagesse" Shunryu Suzuki

Retrouver le calme !
Celui qui est défini comme le patriarche du zen, Houei Neng, vécut en Chine au VIIème siècle et disait déjà :
"Le calme est la substance de la sagesse, et la sagesse est la fondation du calme. Chaque fois que fonctionne la sagesse, le calme est en elle. Chaque fois que le calme fonctionne, en lui est la sagesse."
C'est là une sentence magnifique, d'une modernité absolue.
En effet, dans notre époque sur agitée, où nous avons l'impression que tout va trop vite, que nous sommes sans arrêt débordés et stressés, il s'avère plus que jamais essentiel de savoir retrouver le calme en nous afin de nous libérer de l'emprise de cette pression.
Pratiquer Zazen ...
Dans la méditation, il s'agit de concentration et d'observation. Concentration signifie mettre toute son attention sur un point particulier.
Par exemple, dans la pratique de Zazen (méditation assise), la concentration s'exerce sur le corps et sur le souffle de telle sorte que le mental ne nous entraîne pas dans toutes sortes de directions au-delà de notre activité "ici et maintenant".
A partir de cette concentration, les pensées se calment, se décantent et il se manifeste alors une conscience plus claire, plus vigilante.
"C'est comme un lac dont la surface a été agitée par le vent. Lorsque le vent tombe, les vagues se calment progressivement et le lac devient vraiment transparent, c'est-à-dire que la surface est si limpide que l'on peut voir jusqu'au fond. En même temps la surface du lac reflète le cosmos, le ciel tout entier."

La conscience en zazen devient comme cette surface calme et claire permettant de plonger à l'intérieur, d'observer le fond de soi-même, son subconscient, sans être emporté, perturbé par les émotions qui remontent, c'est la position de témoin, de miroir. Il existe aussi une grande disponibilité à toutes les perceptions qui viennent de l'extérieur. C'est-à-dire qu'à partir de la concentration, la conscience devient vraiment observante d'une manière objective, sans jugement, sans répression et sans peur.

L'eau boueuse !
Les sages d'orient ont souvent comparé la méditation à un verre d'eau boueuse que l'on puise dans une mare à un moment donné.
Si on laisse reposer ce verre d'eau boueuse sur une table, que se passe-t-il ?
La boue se décante, se dépose au fond, et l'eau claire apparaît au-dessus.
Il se passe exactement la même chose lorsque l'on arrête la course de ses activités pour se poser assis quelques instants, attentif à sa respiration et à son être.
L'eau boueuse de nos pensées et émotions, omniprésente au début, se dépose peu à peu et l'eau claire de la conscience lucide apparaît en nous.
Bien sûr la boue ne disparaît pas ; mais, dit-on en orient, c'est parce qu'elle n'est plus en suspension dans notre esprit et qu'elle se dépose que la graine de lotus (symbole de la sagesse), peut s'enraciner et pousser vers la surface !
"Le calme est la substance de la sagesse, et la sagesse est la fondation du calme.
Chaque fois que fonctionne la sagesse le calme est en elle.
Chaque fois que le calme fonctionne , en lui est la sagesse."
Nous sommes trop souvent l'acteur dans tout se qui se passe dans notre tête, il nous faut apprendre à en devenir le spectateur.
Le fait de se regarder soi-même en méditation permet de prendre cette distance salutaire avec nous-mêmes !